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Une haie bocagère

Une haie bocagère

entre jardin et agriculture

C’est sous les Monts d’Arrée que m’attend mon prochain chantier : anciens agriculteurs, mes clients ont partagé la parcelle agricole accolée à leur maison pour en garder une partie en jardin.

Devant cette grande surface nue, ils semblent un peu perdus, ne sachant ni quoi, ni où planter. D’autre part, ils ont transformé une ancienne véranda en pièce supplémentaire et, pour pouvoir profiter de leur extérieur, ils ont agrandi leur espace terrasse mais ne voient pas comment en aménager le pourtour.

Leur jardin présente de nombreux grands sujets. Cela commence à leur poser problème au niveau de l’entretien. Je remarque tout d’abord, dès l’entrée de la parcelle, cette très haute haie de rhododendrons.


L’accès piéton vu depuis la maison. On aperçoit le portillon noyé dans les rhododendrons.

Ils ont déjà été rabattus il y a deux ans mais sont très vigoureux et poussent très vite. Ils occultent complètement la vue de la maison depuis l’entrée carrossable. L’entrée piétonne est presque invisible. Je propose d’arracher cette haie, malgré la beauté des plans, pour implanter une haie dont les végétaux seront choisis avec soin pour leur hauteur à maturité limitée à deux mètres. Ce sera suffisant pour délimiter les espaces et ne demandera pas de geste de taille.

Pour l’aménagement du jardin de façade, je choisis de garder la symétrie face au corps de maison principal en renouvelant les deux parterres de rosiers rouges situés de chaque côté de l’allée menant à la porte d’entrée. J’englobe les différents angles de la terrasse asymétrique dans des parterres afin de les adoucir. Chaque parterre sera ponctué par un rosier tige aux fleurs rouges pour rappeler ceux de la façade.

Afin de faciliter le passage de la terrasse au jardin, j’aménage deux chemins gravillonnés à travers les parterres. Pour rendre la marche plus confortable, le chemin principal est parcouru par des pas japonais depuis la terrasse jusqu’à la pergola. On peut ainsi y aller à pieds secs par tous temps. De part et d’autre le végétation est choisie méticuleusement afin qu’elle n’entrave jamais la circulation, même à maturité. Son look « topiaire naturel » complète l’aspect jardin zen de l’endroit.

Face à la terrasse, je crée un parterre de style exotique, avec des végétaux aux couleurs chaudes, un palmier…. Il fait écho aux meubles de salle à manger en rotin, aux murs de la cuisine peints en rouge et à la pergola façon paillote du jardin.

A gauche la terrasse avec ses parterres dans les angles. A droite, le parterre exotique. Au fond, entre les deux, la pergola-paillote.

Derrière la maison, nous sommes sur l’ancienne parcelle agricole. Grand espace brut et nu, à la fois prometteur et aujourd’hui désert, cet endroit a besoin d’un aménagement qui réponde aux besoins mais ne soit pas trop couteux, vu la surface.

Les propriétaires, à la retraite, commencent à penser à leurs vieux jours et aux difficultés éventuelles qu’ils pourraient rencontrer. Ils souhaitent notamment pouvoir accéder facilement avec un véhicule jusqu’à la terrasse qui se trouve à niveau de l’espace de vie de la maison. Je leur proposer de réaliser un accès simple, pratique et à la fois « invisible » en réalisant un gazon renforcé par un mélange terre-pierres. Cette technique, de plus en plus utilisée par les communes qui souhaitent un parking écolo à moindre frais, permet de faire rouler des véhicules sur du gazon sans risque d’ornières. Visuellement, ça reste un gazon et l’entretien est le même que celui d’une pelouse. Cette allée carrossable passe le long de la maison et l’espace de retournement est borné visuellement par une ponctuation d’arbustes.

Afin d’englober les aspects techniques nécessaires à la maison et au jardin (ventilateur de pompe à chaleur et robinet d’eau), je propose de réaliser des parterres grâce à des palis de schiste mis à la verticale. Une fois plantés, la végétation habillera le dos de la maison sans nuire au fonctionnement de la pompe à chaleur. Le robinet est légèrement déporté et posé sur une structure en traverses de chemin de fer, ce qui en facilite l’accès et visuellement, casse la longueur de la maison.

Le reste de parcelle agricole constituant le jardin est colonisée par de l’herbe. Pour limiter les coûts, on réalisera simplement un gazon sur cette partie. Un parterre d’arbres « nature », arbousier, amélanchier, laurier-tin, est créé face à la fenêtre de la cuisine.

Au fond, pour séparer le jardin des cultures agricoles, je propose de remonter un talus et de planter une haie bocagère nourricière. Gîte et couvert pour la faune locale, elle sera aussi source de fruits pour les hommes. Je fais appel à Breizh Bocage afin de réaliser et de financer la création et la plantation du talus. De cette façon, mes clients n’auront rien à débourser pour cette haie bocagère, trésor écologique, qui liera entre elles deux autres haies bocagères, agrandissant ainsi les corridors écologiques.

Ce jardin, bien que très grand, aura au final bénéficié d’un aménagement de moindre coûts qui respecte pourtant à la fois les besoins de mes clients mais aussi les besoins régionaux en matière de gestion des eaux de pluie et préservation de la faune locale.