"De la lande au jardin, une paysagiste vous accompagne" octobre 2019 – De la lande au jardin, une paysagiste vous accompagne

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Mois : octobre 2019

Quiétude au jardin

Quiétude au jardin

Catherine est une de mes amies. Nous nous sommes connues grâce à nos chiens Dounia et Eliott qui fréquentaient le même groupe au club canin de Landerneau. C’est à l’occasion de la Foire Bio de Landerneau que nous nous sommes retrouvées.

Eliott Gwenn Ha Du – 2009

Catherine a un très grand jardin qu’elle entretien avec passion mais parfois elle se trouve débordée par tant de végétation. Elle me demande de venir l’aider à faire le tri dans tout ça et surtout de créer des parterres faciles d’entretien.

Devant la dépendance, un parterre, souvent à l’ombre, est habité par la cabane des enfants. Quelques arbres et arbustes, plantés il y a des années, sont envahis par la mousse et la broussaille. On trouve près de ce parterre, un point d’eau potable et un robinet alimenté par la citerne-réserve d’eau de pluie. Catherine souhaite que cet espace devienne un coin zen.

Je profite de la proximité de l’alimentation en eau de pluie pour y implanter une petite fontaine. Son système permet aux enfants de jouer avec l’eau , d’en entendre le bruit, de la regarder couler sans risquer chute et noyade dans le réservoir. La fontaine est mise lumière par un lit de gravillons blancs. autour des petites mousses, des bruyères et plantes à fleurs d’ombre sont implantées. Toute la surface est paillée pour limiter la pousse d’adventices et donc les interventions de Catherine.

Catherine bagarre avec sa tondeuse depuis que sa fosse sceptique a été transformée en épandage : le terrain n’a pas été renivelé avant la repousse de l’herbe et les regards, en béton et en acier, l’obligent à zigzaguer avec son engin de coupe. Je propose donc de faire un parterre de graminées autour des regards de façon à ne plus avoir à tondre au raz du béton ou de l’acier.

Face à la maison, un parterre, plein Sud, est envahi par les ronces. Celles-ci se sont installées suite à la chute d’un arbre lors d’une tempête. Quelques végétaux survivent à cette invasion dont des rhododendrons et azalées mollis, collection du mari de Catherine.

J’ai envie de créer un effet de profondeur dans ce parterre tout en rappelant ce qui se passe près de la longère. Je propose donc de garder le prunus aux feuilles rouge sombre qui est au centre, au premier plan et de l’utiliser pour séparer en deux mon parterre. De chaque côté, j’installe un espace avec des gravillons blancs plantés de végétaux dont la forme et la taille à maturité font penser à des topiaires japonais. Je place aussi un végétal en nuage pour accentuer l’effet japonisant. Une alimentation électrique étant amenée jusque là, j’en profite pour faire installer des bornes lumineuses en forme de lanterne, pour parfaire le décor.

Après avoir fait le tri dans les végétaux restant, je prescrits un ensemble de plantes, toujours dans l’esprit japonisant, afin d’accroitre la collection de végétaux de terre de bruyère. Bien rangés comme pour une photo de classe, les grands derrière, les petits devant, ils fleuriront tour à tour, colorant le parterre tout au long de l’année.

Le muret de pierres sèches est nettoyé et rénové. Il est planté de végétaux à la fois dressés pour donner de la hauteur et retombant pour le mettre en valeur.

Toujours pour limiter le travail de Catherine, aucun végétal n’exige de geste de taille et toute la surface est paillée.

Devant la chambre de Catherine, un parterre en dénivelé fait le joint entre la terrasse pavée et la surface carrossable. Je vois mon amie grimper sur ce talus et lui propose de prévoir dans l’aménagement de celui-ci un petit escalier respectant les lignes déjà dessinées du talus. Les tentatives de Catherine pour végétaliser ce talus sont restées infructueuses. Des montbretias et de l’herbe ont colonisé l’espace.

Je propose donc de nettoyer toute la surface et de planter avec des végétaux qui lui permettront de voir des fleurs toute l’année depuis sa fenêtre de chambre sans pour autant cacher la vue sur le jardin en surplomb.

Une caresse à Dounia, un dernier regard sur le projet et je laisse Catherine aux bons soins de mes collègues d’Esatéo qui vont venir nettoyer et aménager son jardin.

Photomontage
Un jardin en dénivelés

Un jardin en dénivelés

L’aménagement d’un jardin en pente peut poser des problèmes. Dans le cas qui va suivre, en plus du dénivelé, le jardin présente une petite surface et les propriétaires souhaitent y implanter beaucoup d’éléments. Voyons comment combiner tout cela :

Devant la maison, on a un tout petit espace engazonné et dominé par  un pommier et un rhododendron. Un muret a été construit en limite sur deux côtés. Les propriétaires veulent clore entièrement cet espace et y avoir très peu d’entretien.

Je propose de créer, derrière des murs surmontés d’une lisse, un espace dédié aux oiseaux et autre faune locale en plantant l’espace tel un parterre géant. Toute la surface est paillée pour limiter l’entretien et éviter d’avoir à passer la tondeuse dans une trop petite surface. Une allée, elle aussi paillée, en fait le tour afin de permettre l’accès à tous les plants. Les végétaux sont choisis pour les bénéfices qu’ils apportent à la faune locale (gîte, couvert) et pour leur taille à maturité. En effet, ils ne doivent pas être trop grands car on veut limiter les gestes de taille et à la fois avoir une certaine hauteur afin de pouvoir être vus depuis la rue, par-dessus les murs.

Sur le côté, face au parking, des grimpantes partiront à l’assaut d’éventails en bois afin d’occulter le vis-à-vis du parking.

Derrière la maison, le jardin présente une pente. Le salon est prolongé par une véranda et une terrasse sur laquelle le soleil donne l’après-midi. Mais en soirée, le soleil se trouve dans l’angle opposé du jardin. Les propriétaires m’ont donc demandé de créer une terrasse dans ce coin. Ils souhaitent qu’elle soit comme dans un cocon de verdure. Ils aimeraient aussi un bassin pour entendre le bruit de l’eau et regarder quelques poissons.

Je choisis de créer des parterres tout autour de la terrasse car les végétaux en pots demandent plus d’entretien et de vigilance en ce qui concerne l’arrosage. Je profite de la pente du jardin pour « encastrer » la terrasse au milieu de parterres et implanter un bassin en bois dans un angle. Pour que la végétation ne prenne pas trop de place sur l’espace dinatoire, je choisis des fruitiers en palmettes pour végétaliser le mur du fond. Sur les côtés, j’implante des végétaux d’ornement dont la floraison est étalée sur toute l’année et qui seront visible aussi bien depuis le jardin que depuis la véranda.

Un petit escalier mène à une allée, qui elle-même dessert l’escalier d’accès à la terrasse principale et à l‘avant de la maison.

Une poutre paysagère permet de créer deux plateaux : l’un accueillant l’espace serre et potager et l’autre le jardin d’agrément

En utilisant des matériaux tels que le bois, la pierre et l’ardoise, on reste dans l’esprit originel de la maison. Les différents espaces sont matérialisés par des dénivelés, ce qui donne au jardin une impression de grandeur. La pente du jardin qui au départ était un problème, devient alors un avantage. De plus l’aménagement, entièrement perméable, est respectueux des sols car il ne demande que très peu de terrassement. Avec des végétaux utiles à la faune locale, on réalise donc un jardin écologique.

Habillage d’une palissade

Habillage d’une palissade

L’installation d’une palissade est souvent la solution choisie pour séparer une propriété du domaine public ou d’un voisin. Or cette palissade peut elle-même devenir un problème à l’intérieur du jardin. En voici un exemple :

Afin de pouvoir réaliser l’extension de leur maison, les propriétaires ont arraché la haie vieillissante qui séparait leur parcelle d’un chemin communal. Pour garantir de nouveau leur intimité, ils ont implanté une palissade en bois sur toute la longueur. Or, depuis, cette longueur les dérange et ils ne savent pas comment casser cet effet. Ils souhaitent aussi que je les aide à aménager l’espace se trouvant devant l’extension.

Cette surface jouxte la terrasse. Un paysagiste est déjà intervenu pour aménager le tour de cette terrasse ainsi que le reste du jardin.

Je m’inspire des végétaux déjà présents. Je crée un parterre qui sera visible à la fois de la terrasse, du jardin, mais aussi depuis la nouvelle chambre, par le choix de plantes de différentes hauteurs : graminées, spirée, verveine, gaura, heuchères, rosier nain…

Afin d’assurer l’harmonie du tout et l’intégration du nouvel aménagement dans le reste du jardin, je reste dans les couleurs dominantes du jardin : noir, bleu, blanc rose

Pour casser l’effet de longueur de la palissade, j’implante ponctuellement des parterres qui lui seront adossés. Tous sont construits de la même façon : une grande graminée (un miscanthus ‘zébrinus’) et de part et d’autre un arbuste. Chaque arbuste est choisi en fonction de sa taille à maturité et de sa période de floraison. On a ainsi toute l’année quelque chose de coloré à regarder. Le regard est occupé par les fleurs, le cerveau ne se fixe plus la longueur de la palissade.

Avec le plan projet, la planche d’ambiance et le croquis, je présente un plan de plantation qui permet aux propriétaires de réaliser eux-mêmes les plantations et ainsi de s’approprier leur jardin.