Rampe PMR ou pas ?
Il est parfois compliqué de se projeter dans un projet sans support, sans croquis pour « voir », sans chiffrage pour connaître une estimation du coût des travaux à effectuer. D’autres questions surgissent aussi : est-ce que ce sera esthétique ? est-ce que je pourrai revendre ma maison avec de tels travaux et ceux-ci lui apportent-il une plus-value ?
Les propriétaires de cette maison ont un ami en fauteuil roulant et commencent à envisager leur propre avenir et une éventuelle altération de leur capacité à marcher. Aussi souhaitent-ils revoir l’aménagement de leur jardin en y incluant éventuellement une rampe pour personne à mobilité réduite (PMR).
Ils souhaitent d’autre part revoir la végétalisation autour des entrées principale et secondaire, de la terrasse.
Il y a aussi un escalier à recréer en remplacement de celui existant pour atteindre le carport.
Je fais une première proposition incluant une rampe PMR :
Les murets de pierre seraient conservés afin de garder l’âme initiale du jardin. La rampe PMR viendrait en lieu et place des premières marches de l’entrée piétonne. Elle serait réalisée dans sa première partie avec des dalles, non glissantes, posées au sol et dans sa partie hors sol, avec les mêmes dalles placées sur une structure bois. Elle déboucherait sur un premier palier en dalles qui dessert à la fois la suite de la rampe PMR et l’allée piétonne actuelle.
Elle se poursuivrait, palier de repos après palier de repos, faisant le tour de la terrasse, pour déboucher près du pignon Sud de la maison. L’allée piétonne actuelle recevrait deux volées de marches en plus de celles déjà existantes près de la terrasse. Ainsi deux chemins seraient possibles qu’on soit mobile ou PMR, pressé ou flânant. L’allée piétonne et l’allée PMR pourraient être composées de nouvelles dalles. Par contre, les volées de marches rajoutées seraient réalisées avec les dalles semblables à celles de la terrasse, récupérées par la démolition du chemin sous l’érable du Japon, permettant ainsi une meilleure intégration des ouvrages.
Une terrasse en bois (3,4mx10m) serait implantée en bout de votre terrasse, formant un belvédère permettant d’admirer la partie Sud Est du jardin. Abritée des vents de mer par un ensemble de grandes graminées, elle permettrait aussi d’y recevoir une grande famille à table.
Le perron Ouest serait prolongé par une petite cour dallée, ouvrant sur un escalier à 2 volées de marches.
On aurait ainsi accès au carport par un parcours facile à la marche et sécurisé. On retrouverait les mêmes dalles au niveau des marches ainsi que les palis de schiste de soutènement à l’avant de la maison, pour la cour et les marches menant au carport. On a, de cette manière, un écho entre ce qui se passe devant et ce qui se passe derrière la maison.
Les parterres réaménagés sont un simple accompagnement végétal des circulations. Le parterre du pignon Nord, surplombé par le houx, serait entièrement couvert d’arbustes afin d’en éviter la tonte.
Cette proposition aurait pu répondre aux besoins des propriétaires mais l’estimation des travaux a révélé un coût trop élevé pour un besoin relatif de cette rampe PMR. J’ai même proposé de comparer ce coût à celui de travaux d’une installation intérieure type fauteuil monte escalier ou ascenseur privatif qui se révèlerait moins onéreux.
J’ai donc fait une deuxième proposition :
Cette fois-ci le muret de pierre où se trouvait la boîte aux lettres est raccourci. La rampe piétonne permettant d’accéder aux volées de marches menant à la terrasse est doublée d’un espace engazonné. Ceci permet à un véhicule léger et une remorque d’accéder au jardin et éventuellement à la terrasse qui est conservée mais dont la surface est diminuée. Elle englobe maintenant l’angle de la terrasse en pierres. La végétation a été adaptée à cette nouvelle configuration et l’aménagement à l’Ouest de la maison est maintenu.
Après avoir essayé un aménagement avec rampe PMR, hésité puis repensé leurs besoins, ces propriétaires ont pu adapter l’aménagement de leur jardin en fonction de leurs besoins réels et de leur budget.
Une étude d’aménagement de jardin c’est aussi pouvoir se projeter, parfois renoncer, pour enfin s’adapter au mieux.