Quiétude au jardin
Catherine est une de mes amies. Nous nous sommes connues grâce à nos chiens Dounia et Eliott qui fréquentaient le même groupe au club canin de Landerneau. C’est à l’occasion de la Foire Bio de Landerneau que nous nous sommes retrouvées.
Catherine a un très grand jardin qu’elle entretien avec passion mais parfois elle se trouve débordée par tant de végétation. Elle me demande de venir l’aider à faire le tri dans tout ça et surtout de créer des parterres faciles d’entretien.
Devant la dépendance, un parterre, souvent à l’ombre, est habité par la cabane des enfants. Quelques arbres et arbustes, plantés il y a des années, sont envahis par la mousse et la broussaille. On trouve près de ce parterre, un point d’eau potable et un robinet alimenté par la citerne-réserve d’eau de pluie. Catherine souhaite que cet espace devienne un coin zen.
Je profite de la proximité de l’alimentation en eau de pluie pour y implanter une petite fontaine. Son système permet aux enfants de jouer avec l’eau , d’en entendre le bruit, de la regarder couler sans risquer chute et noyade dans le réservoir. La fontaine est mise lumière par un lit de gravillons blancs. autour des petites mousses, des bruyères et plantes à fleurs d’ombre sont implantées. Toute la surface est paillée pour limiter la pousse d’adventices et donc les interventions de Catherine.
Catherine bagarre avec sa tondeuse depuis que sa fosse sceptique a été transformée en épandage : le terrain n’a pas été renivelé avant la repousse de l’herbe et les regards, en béton et en acier, l’obligent à zigzaguer avec son engin de coupe. Je propose donc de faire un parterre de graminées autour des regards de façon à ne plus avoir à tondre au raz du béton ou de l’acier.
Face à la maison, un parterre, plein Sud, est envahi par les ronces. Celles-ci se sont installées suite à la chute d’un arbre lors d’une tempête. Quelques végétaux survivent à cette invasion dont des rhododendrons et azalées mollis, collection du mari de Catherine.
J’ai envie de créer un effet de profondeur dans ce parterre tout en rappelant ce qui se passe près de la longère. Je propose donc de garder le prunus aux feuilles rouge sombre qui est au centre, au premier plan et de l’utiliser pour séparer en deux mon parterre. De chaque côté, j’installe un espace avec des gravillons blancs plantés de végétaux dont la forme et la taille à maturité font penser à des topiaires japonais. Je place aussi un végétal en nuage pour accentuer l’effet japonisant. Une alimentation électrique étant amenée jusque là, j’en profite pour faire installer des bornes lumineuses en forme de lanterne, pour parfaire le décor.
Après avoir fait le tri dans les végétaux restant, je prescrits un ensemble de plantes, toujours dans l’esprit japonisant, afin d’accroitre la collection de végétaux de terre de bruyère. Bien rangés comme pour une photo de classe, les grands derrière, les petits devant, ils fleuriront tour à tour, colorant le parterre tout au long de l’année.
Le muret de pierres sèches est nettoyé et rénové. Il est planté de végétaux à la fois dressés pour donner de la hauteur et retombant pour le mettre en valeur.
Toujours pour limiter le travail de Catherine, aucun végétal n’exige de geste de taille et toute la surface est paillée.
Devant la chambre de Catherine, un parterre en dénivelé fait le joint entre la terrasse pavée et la surface carrossable. Je vois mon amie grimper sur ce talus et lui propose de prévoir dans l’aménagement de celui-ci un petit escalier respectant les lignes déjà dessinées du talus. Les tentatives de Catherine pour végétaliser ce talus sont restées infructueuses. Des montbretias et de l’herbe ont colonisé l’espace.
Je propose donc de nettoyer toute la surface et de planter avec des végétaux qui lui permettront de voir des fleurs toute l’année depuis sa fenêtre de chambre sans pour autant cacher la vue sur le jardin en surplomb.
Une caresse à Dounia, un dernier regard sur le projet et je laisse Catherine aux bons soins de mes collègues d’Esatéo qui vont venir nettoyer et aménager son jardin.